Promenade de santé de Martine Moïse ce mardi 4 décembre. Un téléspectateur fait le point.

Par Jean Willer Marius

C’est dans une ambiance d’une hilarité déconcertante et sous fond de provocation que la première dame a répondu ce matin aux questions de l’animateur vedette de l’émission télévisée, Le Point. Tout comme son président de mari quelques semaines plutôt, madame a évolué en terrain connu n’ayant jamais été mise en difficulté tout au long de l’interview menée par un journaliste généralement modéré, aujourd’hui tributaire.
Dans un précédent article, nous avions qualifié un groupe de média en Haïti, pays de canards, comme « la presse de luxe », où les journalistes font des commentaires légers et s’arrangent pour être le plus proche possible de la ligne du pouvoir, peignant l’animal dans le sens des poils tout en évoquant leur impartialité et leur objectivité. Leurs analyses sont assagies par l’humeur des décideurs. On évite les questions qui fâchent, on accepte les réponses désinvoltes lors même que le mensonge saute aux yeux. Question de survie?
Le sénateur dreadlocks rasta affirme haut et fort que la première dame a été reçue en l’office de bout jeanjean récemment, les témoignages des habitants de la saline sont unanimes et affirment avoir reçus eux aussi, des mains de la bienfaitrice leur lot de « mille gourdes », les internautes ont bombardé les réseaux sociaux de photos, mais on dirait que le journaliste n’habite pas la même planète que nous. Aucune enquête n’a donc été menée avant ce show télévisé? Titine affirme ne pas faire de la politique et se dit jalouse de son rôle de première conseillère et rappelle, pour mener à bien sa mission, que le mandat reste trois ans à courir, au cours de la même séance de comédie médiatique.
Pas une question sur Agritrans ou sweet mimi dont la main mise sur tijov n’est un secret pour personne. Le crucial dossier Petrocaribe a été la question la plus facile à répondre, donc à minimiser. Le but est donc atteint. Trop de respect nous empêche d’affirmer qu’elle a reçu ou conçu le questionnaire avant de se présenter. Les angles d’attaques étaient faibles et le professionnalisme de l’homme laisse présager que c’était voulu.
D’en bas, le peuple constate que sa misère ne fait que commencer, l’heure est grave, l’insécurité bat son plein, la faim tenaille la jeunesse et cette mère de famille exempte pour plusieurs décennies comme l’autre avant elle de tout souci pécuniaire, rit à gorge déployée, entrainant l’autre dans une singerie répugnante. Elle a accouché pourtant une vérité quand elle affirme ne pas s’occuper des réseaux sociaux ou de ce qui se dit dans les rues car c’et justement dans ces endroits-là que les vrais problèmes du peuple sont posés.