L’église, complice coupable du parcours sinueux des devises.
Par Jean Willer Marius
Du troc aux préteurs sur gages assis sur des « banca, bancs » et plus tard banques, quand les devises devenaient de plus en plus importantes, les devises mondiales ont toujours attiré les esprits les plus futés d’une poignée de familles qui mettaient leurs établissements au service de la cause. Reconnus officiellement comme banquiers à travers le monde où ils sont présents à chaque coin de rue, ils sont riches à l’extrême et jaloux de leur hégémonie. Voyez l’image, des gens, dont le travail consiste essentiellement à collecter les fonds provenant du dur labeur des autres, pour leurs maitres. Matthieu a préféré suivre le vrai Maitre, abandonnant son office et son travail honteux.
Les balbutiements des premières activités bancaires rythmaient le son de la messe où les fidèles apportaient d’abord volontairement les dons à l’église qui s’en servait non pour qu’il y ait de la nourriture dans la maison comme le veut le Seigneur de la dime, mais pour acheter les faveurs des rois selon le principe : dons contre protection imposé dans la jungle par sa majesté le roi lion. Le mariage à haut risque entre l’église et l’état a été notamment dénoncé par Jésus qui demandait au peuple de donner à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui lui revenait. L’appât du gain va croissant, les seigneurs de l’époque imposaient des taxes aux peuples, de lourds tribus; se servant de l’église comme canal pour gagner leur assentiment avant que ne pleuvent les coups. Le prêtre s’égosillait qu’on ne se présente pas devant l’Eternel les mains vides en oubliant de dire au peuple que cette injonction du deutéronome 16 au verset 17 était spécifique, trois fois par année, tous les mâles …
Dès lors, le service est dégradé, les autels de prière se transforment en comptoir et à chaque culte, la promotion pour la cueillette du peu qui reste dans les poches après le versement de la dime et des offrandes se fait de mieux en mieux, minant le temps imparti pour l’étude de la Bible. Les diacres ayant à passer dans les rangs plus de trois ou quatre fois en seulement deux heures et demie d’adoration, soit toutes les 45 minutes environ. Ensuite les fonds arrachés commencent à être déchiquetés, à la trésorerie, en arrière de la scène. Et les trésoriers détournent l’offrande de la veuve en direction de la conférence, véritables colons chrétiens, et l’histoire se répète encore et encore. Le faible et le pauvre des pays défavorisés doivent-ils subvenir au besoin des leurs ou enrichir les riches?
Les banques, ah les banques, certains états, tributaires des grands argentiers, vous obligent à y déposer vos fonds et vous remettent une carte pour effectuer des tirages. Allant même jusqu’à prôner la liberté individuelle où chaque conjoint détient son propre compte bancaire quand ils sont sensés, par le mariage, devenir une seule chair. Et si la mort frappe? Si la mort frappe, l’investissement est fait à fonds perdus. Que croyez-vous qui est arrivé aux fonds, déposés à la banque, des 250 000 victimes du tsunami du 26 décembre en Indonésie en 2004 ou aux 300 000 victimes du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti? Ils sont restitués aux familles ou convertis en voyages en jet privé et autres? Et nous continuons encore et encore, ignares, à répéter les mêmes vieilles bêtises.
Martin Luther gravissait à genoux en 1511 à Rome, les marches de la scala santa pour faire pénitence et rechercher la faveur divine quand une fois se fit entendre : Luther, mon fils, le juste vivra par la foi. Honteux et confus, le prêtre indigent abandonnait les idées reçues pour instaurer ce qui est connu aujourd’hui comme la plus grande réforme protestante de tous les temps. Son courage nous somme de nous décider car il y a pleins d’autres réformes urgentes à mener. L’exploitation de la misère de l’homme, par l’homme au nom du Seigneur doit cesser.
La prochaine fois que vous serez en route pour aller faire le prochain dépôt au maitre blanc, que cette voix puisse résonner encore à vos oreilles : voici je me tiens à la porte et je frappe, si tu ouvres la porte, j’entrerai chez toi, je souperai avec toi, bref j’établirai une relation avec toi, peu importe que ta main soit pleine ou vide.